La moto lui fait vrombir le cœur
Michel Veschambre élève des vaches laitières au pied du puy Mary, dans le Cantal. L’ancien compétiteur d’enduro n’a rien perdu de sa passion pour les sports mécaniques.
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Une moto rutilante, une KTM 620, côtoie fièrement les tracteurs garés devant le bâtiment d’exploitation. « Vous voyez, je la bichonne encore. Elle est comme neuve, souligne d’emblée Michel Veschambre, installé en Gaec avec son fils, Simon, à Cheylade, dans le Cantal. Elle partage un garage réservé aux motos avec une Honda 350 XR. »
Cinéphile averti et lecteur assidu avec de nombreux centres d’intérêt (économie, politique, agronomie, sports…), cet éleveur de 60 ans est un fervent défenseur du terroir et de ses produits. Et, il conjugue deux passions : la première pour ses vaches dont le lait est destiné à la fabrication de Cantal d'appellation d'origine protégée (AOP) et la seconde pour les deux-roues. Mais pas n’importe quels « deux-roues » ! Les motos d’enduro sont celles qui captivent le cœur du sportif qui a pratiqué pendant dix ans cette discipline à un niveau national avec la Ligue d’Auvergne.
Une passion vécue coûte que coûte
« Dans les années 1980, les sports mécaniques n’étaient ni dans l’air du temps, ni dans les mentalités de notre vallée. J’ai commencé avec une mobylette trafiquée pour gravir les talus, puis une 125 Husqvarna, achetée avec mes deniers personnels. Personne ne comprenait ce qui m’attirait dans ce sport de casse-cou bruyant ! Pourtant, trois tours à fond de 80 km souvent boueux vous forgent à la fois un physique et un mental. C’est très compatible à ce titre avec le métier d’éleveur ! » explique celui qui n’avait pas le droit de louper une traite au profit de son « amusement ».
Son père, Gaspard, veillait au grain sans ménagement. « J’étais le seul fils d’éleveur de l’équipe. Je me levais à 3 heures le dimanche pour traire avant de partir, je rentrais dans la nuit et trayais à nouveau les vaches le lundi à 6 heures. Très dur comme début de semaine ! Puis, j’ai dû, à mon grand regret, arrêter la compétition à mon installation. L’assurance sur mes prêts ne couvrait pas « les sports à risque » ! »
Qu’à cela ne tienne. Sa passion n’a pas pris de rides et le moteur de ses motos résonne encore dans la vallée lorsqu’il monte voir ses vaches à l’estive. Michel suit de près son sport favori sur Youtube et va voir des compétitions d’enduro et de moto-cross dans le Massif central. « La mécanique moto a tellement évolué. On est passé de la 4L à la Ferrari ! Comme pour le matériel agricole. »
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